mercredi 7 décembre 2011

Le koulango, une langue à deux genres



Introduction
La plupart des langues du monde sont des langues à genres. En Afrique, le phylum Niger-Congo compte beaucoup de langues à genres. Les langues de la branche Gur du Niger-Congo qui ont un système de genres comptent en moyenne cinq genres. Le koulango, langue Gur parlée en Côte d’Ivoire et au Ghana, est à genres mais n’en dispose que deux. De plus, là où les autres langues Gur opposent un genre humain à des genres non-humains, le koulango oppose un genre animé à un inanimé. Ces particularités ont certainement joué en faveur d’un classement du koulango comme langue Gur périphérique. Comment cette langue en est-elle arrivée à ce changement à la fois quantitatif et qualitatif de son système de genres ?

1. Principes organisationnels d’un système de genres
Dans une langue à genres, le lexique des noms communs est subdivisé en groupes, chaque groupe étant réuni autour d’un affixe de genre. Le nom est ainsi composé d’un radical et de l’affixe du genre auquel il appartient. Soit Rad le radical et x l’affixe (suffixe, préfixe ou les deux à la fois), le nom commun aura la structure Rad-x (ou x-Rad ou x-Rad-x). Puisque l’affixe varie en fonction du genre et qu’il y a forcément plus d’un genre, on aura les affixes x1, x2, x3, etc. On aura donc un genre dont les noms sont à structure Rad-x1, un autre dont les noms auront la structure Rad-x2, ainsi de suite.
Dans le discours x, le marqueur de genre, a trois zones d’apparition. La première est celle du nom où il sert d’aiguilleur qui place le nom dans un genre donné. La seconde zone est celle du déterminant dépendant (adjectif). Le radical de ce déterminant est accompagné de l’affixe (ou son représentant) du nom qu’il détermine. La troisième et dernière zone est celle du substitut pronominal. Quand, pour éviter de répéter un nom, on décide de le remplacer par un pronom, la forme de ce pronom est x1, x2 ou x3. De ces trois zones, la plus décisive pour affirmer l’existence du genre est celle du pronom.
Quand le nom Rad-x désigne un objet dénombrable, comment pluralise-t-on le nom ? Soit y le marqueur de pluriel. Il y a deux procédés de pluralisation dans une langue à genres, la concaténation et la substitution. La concaténation fait cohabiter l’affixe de genre x et l’affixe de pluriel y : Rad-x devient, au pluriel, Rad-x-y et on aura pour un genre Rad-x1-y, pour un autre Rad-x2-y, et ainsi de suite. C’est le cas dans une langue comme l’espagnol. Avec la substitution, y se substitue à x et, puisque le genre du nom doit demeurer identifiable même au pluriel, il faut un y spécifique à chaque genre. Aussi a-t-on autant de y (y1, y2, y3, etc.) qu’il y a de x de genres dénombrables. Dans ce cas les noms du genre x1 auront pour structure Rad-y1, ceux du genre x2 la structure Rad-y2. A l’instar de toutes les langues Gur, le koulango a opté pour la substitution.

2. La zone du nom et les affixes qui y apparaissent
L’affixe x koulango est un suffixe. Dans cette position sa forme peut être affectée à la fois par les composants phonématiques du radical et l’obligation pour la syllabe d’être ouverte (CV). Pour dégager le suffixe x d’un nom Rad-x, on s’appuiera sur la commutation Rad-x/Rad-y quand le nom est dénombrable.
Echantillon de noms A


Rad-x1
Rad-y1


|
|

(1)
vɛɛlɔ
vɛɛbɔ
frère
(2)
hɛɛn
hɛɛmɔ
homme
(3)
jɛrɛ
jɛbɔ
femme
(4)
mãrã
mãbɔ
chien

Dans cet échantillon, y est . Sa chute laisse en place un Rad qui est vɛɛ pour (1), hɛɛn pour (2), pour (3) et pour (4). Après soustraction du Rad de Rad-x, il reste les formes x suivantes : pour (1), pour (3), pour (4) et l ou r pour (2). En (3) et (4), on voit que la voyelle de x est une copie de celle du Rad affixé. Donc, en (3) et (4) x est [r]. En observant les formes de x et y, on se rend compte que la voyelle finale ɔ est une voyelle de soutien permettant de réaliser une syllabe CV quand il est impossible (ou interdit) de faire appel à la copie de la voyelle de Rad. Donc, s'il est autorisé de ramener y à b (au lieu de ), on peut ramener aussi x de (1) à l, x de (3) et (4) à r. Avec l’hypothèse plus que probable que [l] et [r] sont des variantes du x qui est /l/, et que la consonne /l/ est assimilée par une nasale de Rad en (2), on peut schématiser l’échantillon A, comme suit :

x1
=
l


y1
=
b

Echantillon de noms B


Rad-x2
Rad-y2


|
|

(5)
dɛɛkɔ
dɛɛn
bois
(6)
jɔkɔ
jɔn
eau
(7)
kakɔ
kan
arachide
(8)
goko
gon
calebasse (fruit)

L’analyse (dɛɛ-k/n, jɔ-k/n, ka-k/n, go-k/n), montre que :

x2
=
k


y2
=
n

Echantillon de noms C


Rad-x3
Rad-y3


|
|

(9)
tɔɣɔ
tɔʋ̃
corps
(10)
gbigo
gbiũ
jour
(11)
lɔŋɔ
lɔŋɔʋ̃
guerre
(12)
nʋʋŋɔ
nʋ̃ʋ̃ʋ̃
bouche

L’analyse (tɔ-g/ʋ̃, gbi-g/ʋ̃, lɔn-g/ʋ̃, nʋʋn-g/ʋ̃) montre que :

x3
=
g


y3
=
ʋ̃

Echantillon de noms D


Rad-x4
Rad-y4


|
|

(13)
fɛɛ
fɛɩ̃
épaule
(14)
gbɛɛ
gbɛɩ̃
feuille
(15)
fee
feĩ
œuf 
(16)
hee
heĩ
calebasse (ustensile)

L’analyse (fɛ-ɛ/ɩ̃, gbɛ-ɛ/ɩ̃, fe-ɛ/ɩ̃, he-ɛ/ɩ̃) montre que :

x4
=
ɛ


y4
=
ɩ͂

Echantillon de noms E


Rad-x5
Rad-y5


|
|

(17)
jɔɔrɔ
jɔɔn
ver de terre
(18)
buuro
buun
gazelle
(19)
pʋʋrɔ
pʋʋn
poisson 
(20)
gbɛɛrɔ
gbɛɛn
grenouille

L’analyse (jɔɔ-r/n, buu-r/n, pʋʋ-r/n, gbɛɛ-r/n) montre que :

x5
=
r


y5
=
n

Mais comme il a été montré plus haut que r est une variante de l, x1, et que n est le pluriel spécifique de x2, le résultat est :

x5
=
x1


y5
=
y2

Ce qui donne un couple x1/y2.

Echantillon de noms F


Rad-x6
Rad-y6


|
|

(21)
daɣa
daʋ̃
feu
(22)
sãŋã
sãʋ̃
nez
(23)
nãŋã
nãʋ̃
pied 
(24)
saŋa
saŋaʋ̃
natte (tresse de cheveux)

L’analyse (da-g/ʋ̃, sãn-g/ʋ̃, nãn-g/ʋ̃, san-g/ʋ̃) montre que :

x6
=
g


y6
=
ʋ̃

Or on sait que :

x3
=
g


y3
=
ʋ̃

Donc :

x6
=
x3


y6
=
y3

Echantillon de noms G


Rad-x7
Rad-y7


|
|

(25)
fɛkpɔ
fɛm
piège, sp
(26)
kaakpɔ
kaam
haricot
(27)
tɔɔŋmɔ
tɔɔm
sang 
(28)
dɔŋmɔ
dɔm
igname

L’analyse (fɛ-kp/m, kaa-kp/m, tɔɔn-kp/m, dɔn-kp/m) montre que :

x7
=
kp


y7
=
m

Echantillon de noms H


Rad-x8
Rad-y8


|
|

(29)
paraɟɔ
paraʋ̃
étoile
(30)
siriɟo
siriũ
bague
(31)
fɩ̃ɲɔ
fɩ̃ʋ̃
mois 
(32)
siɲo
siũ
médicament

L’analyse (para-ɟ/ʋ̃, siri-ɟ/ʋ̃, fin-ɟ/ʋ̃, sin-ɟ/ʋ̃) montre que :

x8
=
ɟ


y8
=
ʋ̃

Puisque ʋ̃ et y3, et que ɟ n’a de marqueur de pluriel que ʋ̃ donc au même titre que g, on peut valablement considérer  ɟ comme une variante de g. d’où :

x8
=
x3


y8
=
y3

Résultats de l’analyse



1
2
3
4
5
x
:
l
k
g/ɟ
ɛ
kp


y
:
b
n
ʋ̃
ɩ̃
m

Avec cinq marqueurs x (l, k, g, ɛ, kp) comme affixes de nom, le koulango devrait en principe compter cinq genres. C’est la moyenne dans le Gur : Le tem (Gurunsi), le gurɛnɛ (Oti-Volta) et le supyire (Sénoufo) ont chacun cinq genres. Mais l’affixe du nom ne suffit pas pour attester un genre. C’est l’existence d’un schème d’accord qui prouve son existence et sa vivacité. Testons donc les affixes dans les deux autres zones de leur apparition, le déterminant et le pronom.

3. Le test du schème d’accord
Un des procédés de topicalisation (ou thématisation) offre la possibilité d’avoir dans un même énoncé un nom et son substitut pronominal (Elle est partie, la femme). Si le nom est accompagné d’un adjectif, il est possible de réunir dans un énoncé topicalisé les trois zones de présence du marqueur de genre, à savoir le nom, le déterminant et le pronom (Elle est partie, la vilaine femme).
Soit, en koulango, un énoncé topicalisé où le nom topicalisé est jɛrɛ ‘femme’, son déterminant adjectival a pour radical kpʋ̃ʋ͂ ‘mauvais’. Avec le verbe jaa ‘partir’ à l’accompli l’équivalent de Elle est partie, la vilaine femme sera P1 jɛrɛ kpʋ͂ʋ͂r, hʋ̃ jaa. Au pluriel, la phrase sera P1pl jɛbɔ kpʋ͂ʋ͂mɔ, bɔ jaa. Soit :


N
Adj
Pr


|
|
|

P1
jɛ-l
kpʋ͂ʋ͂-l
hʋ͂
jaa

x1
x1
hʋ͂






P1pl
jɛ-b
kpʋ͂ʋ͂-b
b
jaa

y1
y1
y1


En P1, l’affixe nominal x1 (l) est repris par l’adjectif mais le pronom propose une forme différente (hʋ͂) mais spécifique à x1. En P1pl, l’affixe nominal y1 (b) est repris tel quel par l’adjectif et par le pronom.
Savoir si ce couple de schèmes x1-x1-hʋ͂/y1-y1-y1 renvoie à un genre dépendra de la présence contrastive d’un autre schème (ou plus) dans les mêmes zones d’expression. Soit donc à la place de jɛrɛ un nom d’affixe x2, en l’occurrence kakɔ ‘cacahuète’. Avec le verbe à l’accompli ɟʋ ‘pourrir’ on peut avoir P2 kakɔ kpʋ͂ʋ͂kɔ, hɔ ɟʋ ‘elle est pourrie, la vilaine cacahuète’ et, au pluriel P2pl kan kpʋ͂ʋ͂n ʋ͂ ɟʋ ‘elles sont pourries, les vilaines cacahuètes’. Soit :

P2
ka-k
kpʋ͂ʋ͂-k
ɟʋ

x2
x2






P2pl
ka-n
kpʋ͂ʋ͂-n
ʋ͂
ɟʋ

y2
y2
ʋ͂


La présence d’un deuxième couple de schèmes d’accord, x2-x2-hɔ/y2-y2-ʋ͂ prouve la présence de genres en koulango, deux pour le moment, le genre x1 et le genre x2. Y en a-t-il d’autres ?

4. Quels schèmes d’accord avec les affixes x3, x4 et x5 ?
Le nom jɔɔrɔ/jɔɔn ((17)) ‘ver de terre’ a pour l’affixe x, x1 et pour l’affixe y, y2. On s’attendrait que son x1 déclenche le schème d’accord x1-x1-hʋ͂ et que son y2 déclenche, de son côté, le schème d’accord y2-y2-ʋ͂. L’hypothèse est vérifiée avec x1 : P3 = jɔɔrɔ kpʋ͂ʋ͂rɔ hʋ͂ jaa ‘il est parti, le ver de terre’ :

P3
jɔɔ-l
kpʋ͂ʋ͂-l
hʋ͂
jaa

x1
x1
hʋ͂


Mais elle ne l’est pas pour y2, car le schème enclenché n’est celui de P2pl comme attendu mais celui de P1pl : P3pl = jɔɔn kpʋ͂ʋ͂mɔ bɔ jaa ‘ils sont partis, les vers de terre’ :

P3pl
jɔɔ-n
kpʋ͂ʋ͂-b
b
jaa

y2
y1
y1


Le schème d’accord n’a pas tenu compte de l’affixe nominal. Cela veut dire que ce n’est pas à cet affixe que revient le pouvoir d’enclencher un schème d’accord. Si donc la propriété responsable du type de schème d’accord n’est pas morphologique, elle est sémantique. Les noms soumis aux schèmes d’accord P1 et P1pl ont en commun d’être des êtres animés. S’agit-il de la propriété animé ? N’est-ce pas cette propriété qui a contraint P3pl à prendre le schème d’accord de P1pl ?
Pour qu’il en soit ainsi, il faudrait que tout nom désignant un objet inanimé soit soumis aux schèmes d’accord P2/P2pl. Soit donc le nom fɛkpɔ/fɛm ((25)) ‘espèce de piège’. Ses affixes x5 (kp) et y5 (m) sont incapables d’enclencher chacun un schème d’accord propre. Ils reprennent les schèmes x2/y2 : P4 : fɛkpɔ kpʋ͂ʋ͂kɔ hɔ ceji ‘il est tombé, le vilain piège’ et P4pl : fɛm kpʋ͂ʋ͂n ʋ͂ ceji ‘ils sont tombés, les vilains pièges’ :

P4
fɛ-kp
kpʋ͂ʋ͂-k
ceji

x5
x2






P4pl
fɛ-m
kpʋ͂ʋ͂-n
ʋ͂
ceji

y5
y2
ʋ͂


L’affectation à x5 et y5  les schèmes d’accord de x2 et y2 des inanimés confirme l’hypothèse que les schèmes d’accord x1-x1-hʋ͂ et y1-y1-y1 sont réservés aux animés et que les schèmes d’accord x2-x2-hɔ et y2-y2-ʋ͂ sont, eux, affectés aux non-animés, sans considération de la nature de l’affixe du nom.
Le koulango a donc deux genres. Quelles en sont les propriétés ?

5. Les propriétés des deux genres
Un genre est fondé sur une propriété sémantique. Celle-ci est l’objet d’un choix conscient. Quand un certain nombre de noms du lexique sont sélectionnés à partir d’une propriété sémantique qu’ils ont en commun, x1 par exemple, les autres noms du lexique sont considérés comme n’ayant pas cette propriété, donc non-x1. Au sein des non-x1, on peut sélectionner des noms sur la base d’une propriété x2 ; les noms restants sont à la fois des non-x1 et non-x2. Au moment où s’arrête le processus de sélection, il restera des noms, des non-x1, non-x2, non-x3, etc. La propriété qui caractérise ces derniers noms est non(x1, x2, x3, etc.), c’est-à-dire le neutre. Le neutre est la propriété qui n’a pas fait l’objet de choix.
Dans un lexique de noms où seule une propriété, x1 par exemple, a été choisie pour sélectionner des noms, le reste des noms sont considérés comme des non-x1. Ainsi si x1 est « forme longue » le non-x1 comprendra les « formes courtes », les « formes rondes », des « formes brisées », etc. Si le non-x1 coïncide avec l’inverse de x1, par exemple si x1 est « formes longues » et non-x1 est « formes courtes », on pourra parler de genre long et genre court. Mais il reste clair que la propriété court n’a pas fait l’objet de choix et qu’il est, quant au fond, neutre.
Le koulango a deux genres, animé et inanimé. Cela veut dire que c’est un des deux genres qui a fait l’objet de choix. L’être humain étant lui-même animé, le bon sens veut que ce soit la propriété animé qui est la propriété choisie. Le genre inanimé est donc le genre neutre, c’est-à-dire le genre non choisi.

6. Pourquoi deux genres et pourquoi animé/inanimé ?
Le koulango baigne dans un contexte Gur de langues à cinq genres. Comment en est-il arrivé, lui, à n’en avoir que deux ? Sont-ce les autres qui ont augmenté le nombre de leurs genres ou est-ce que c’est le koulango qui a diminué le nombre des siens ? Dans les systèmes Gur voisins, la première propriété choisie est celle de humain, créant ainsi une opposition humain/non-humain. Pourquoi le koulango offre-t-il, lui, une opposition non pas identique mais parallèle animé/non-animé ?
La présence de cinq couples d’affixes nominaux (l/b, k/n, g/ʋ͂, ɛ/ɩ͂, kp/m) dont certains sont totalement (k/n) ou partiellement (l/b, g/ʋ͂, kp/m) semblables à ceux des systèmes à cinq genres montrent bien que koulango a connu aussi cinq genres dans le passé. Le nombre de deux qu’il a aujourd’hui est le résultat d’une évolution par la réduction.
Si le koulango avait cinq genres dans le passé, le fait que le genre l/b ait partiellement les affixes du genre humain que ses voisins gur (ʋ/ba en tem, a/ba en gurɛnɛ, ʋ/pa en sénoufo) prouve que l/b devait être le genre humain. Dans un passage de cinq à deux genres, la conservation du genre humain dans les proportions antérieures risquait de créer une disproportion numérique énorme entre les deux nouveaux genres. La présence très probable d’éléments physiquement non-humains dans le genre humain l/b ancien a dû faciliter l’intégration dans ce genre des autres êtres animés non-humains dans le nouveau l/b, transformant ainsi la propriété humain en propriété animé.


Conclusion
Dans les langues gur où le système des genres est vivace, le nombre le plus fréquent des genres est cinq. Le koulango a la particularité de n’en présenter que deux. Le fait que les deux genres sont le résultat d’une évolution prouve, s’il en était besoin, que le système des genres  d’une langue n’est pas stable. Le caractère réduit de cette évolution ajouté à la disparition totale de genres dans certaines langues gur (voir le mooré, R. Kaboré 1985 et Z. Tchagbalé 2007) prouve que l’évolution des systèmes de genres gur s’effectue selon une pente réductionnelle et que le système du koulango est à un stage intermédiaire.
Les deux genres du koulango sont animé et inanimé. Le passage de humain/non-humain qui est général dans le gur a été favorisé par le souci d’un équilibre numérique entre les deux genres d’une part et d’autre part par la présence d’un nombre significatif d’animaux dans les genres humain des langues gur.
Au total, loin de prouver le caractère ‘périphérique’ du koulango au sein du gur, le système des genres de cette langue la plonge dans le cœur de cette famille linguistique.



Références

Carlson, Robert, 1994, A Grammar of Supyire, Mouton de Gruyter, Berlin, New York
Corbett, Greville, 1991, Gender, Cambrigde University Press, New York
Dakubu, Kropp M.E., 2010, Noun classes : an overview of recent work in Kwa and Gur, Studies in the Languages of the Volta Basin, 6, Part 2 : Nominals, the Lexicon and Phonology, Editors : M. E. Kropp Dakubu, Nana Aba Amfo, E. K. Osam, K. Saah and Akanlig-Pare, Linguistics Departement, University of Ghana, Legon, 1-11
Dakubu, Kropp M.E., Awinkene S., Atintono, Avea, E., Nsoh, 2007, Gurɛnɛ-English Dictionary, Linguistics Departement, University of Ghana, Legon.
Delplanque, Alain, 1995, Que signifient les classes nominales ? L’exemple du mooré, langue gur, Linguistique africaine, n° 15, 5-56
Kaboré, Raphaël, 1985, Essai d’analyse de la langue mʋ̀ʋre (Parler de Waogdgo), Département de recherche linguistique, Université Paris 7
Kra, Kouakou Appoh Enoc, 2000, Esquisse verbal du koulango, parler de Tanda, Mémoire de Maîtrise, Université de Cocody, Abidjan.
Kra, Kouakou Appoh Enoc, 2006, Etude phonologique et énonciative du koulango, parler de Tanda, Thèse pour le Doctorat unique, Université de Cocody, Abidjan.
Miehe, Gudrun et Kerstin Winkelmann, éd., 2007, Noun Class Systems in Gur Languages, vol I: Southwestern Gur Languges (without Gurunsi), Rüdiger Köppe Verlag, Köln
Roncador, Manfred von et Gudrun Miehe, Les langues gur (voltaïques). Bibliographie commentée et inventaire des appellations des langues, Rüdiger Köppe Verlag, Köln
Tchagbalé, Zakari, 1987, Classes et genres en Foodo, langue Guang du Bénin, Cahiers ivoiriens de recherché linguistique, Institut de Linguistique Appliquée, Université nationale de Côte d’Ivoire, n° 22, 61-126
Tchagbalé, Zakari, 2007, Le sort des classes nominales des langues Gur, Studies in the Languages of the Volta Basin, 4, Part 1 : Nominal Constructions, Editors : M. E. Kropp Dakubu & alii, Akanlig-Pare, E. K. Osam and K. Saah, Linguistics Departement, University of Ghana, Legon, 1-27
Tchagbalé, Zakari, 2010, La problématique de la cohabitation du nombre et du genre dans les langues à genres Niger-Congo : illustration par le tem, une langue du Bassin de la Volta, Studies in the Languages of the Volta Basin, 6, Part 2 : Nominals, the Lexicon and Phonology, Editors : M. E. Kropp Dakubu & alii, Linguistics Departement, University of Ghana, Legon, 13-24

Zakari Tchagbalé & Kouakou Appoh Enoc Kra
SLAO/WALC, Abidjan, Août 2011